Comparatif tracteur Trois New Holland T6.180 à l'essai : le match des transmissions
Trois transmissions sur un même tracteur, cette possibilité est actuellement peu courante sur le marché. Quelles sont les particularités propres à chaque boîte de vitesses ? Pour le savoir, nous avons comparé trois mêmes New Holland T6.180, l’un équipé de l’Auto Command, un autre de la Dynamic Command et le dernier de l’Electro Command, lors de différentes épreuves en Poitou-Charentes. Après deux jours de tests au champ, sur la route et au banc de puissance, ces tracteurs ont-ils chacun leur terrain de prédilection ?
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De loin, il est bien compliqué de deviner le type de transmission qui équipe chacun des trois New Holland T6.180 de notre essai. En s’approchant, un œil averti remarquera la présence d’une petite plaque indiquant la boîte de vitesses à l’avant du capot. Sur son T6.180, le constructeur italien donne en effet le choix entre la transmission à variation continue Auto Command (AC), la boîte de vitesses à double embrayage Dynamic Command (DC) et la semi-powershift Electro Command (EC). Depuis le poste de conduite, seule la configuration de l’accoudoir permet de distinguer la version EC des deux autres. Cette dernière reçoit en effet un joystick simple ainsi qu’un afficheur en niveaux de gris. Les DC et AC accèdent, pour leur part, à une poignée multifonction ainsi qu’au terminal tactile IntelliView IV. Après un rapide tour du propriétaire, chaque tracteur a eu l’occasion de montrer les muscles lors de deux passages successifs, avec et sans l’activation de la surpuissance, sur le banc de puissance. Malgré leur bloc commun, un six-cylindres FPT de 6,7 L, quelques écarts ont été observés. Sans le boost, le T6.180 DC s'avère le plus puissant des trois, avec 145,9 ch. Les deux autres suivent, avec moins de 10 ch d’écart. Lorsque la surpuissance est activée, le T6.180 EC reprend le dessus, avec 165,7 ch. Les deux autres configurations se trouvent à nouveau à moins de 10 ch. L’influence de la transmission sur la puissance développée dépendra des travaux et de l’activation ou non de la surpuissance. Ces mesures effectuées, les tracteurs se préparent pour le parcours routier, lequel sera effectué à trois reprises pour chaque ensemble avec une remorque Simmoneau d’un poids total de 15 t. Alain Eron, l’essayeur, apprécie l’accès à bord des trois tracteurs.
Le parcours de 13 km, alternant des portions sinueuses avec des routes en mauvais état et des parties plus roulantes, permet rapidement de se faire une idée sur le confort. « La suspension de la cabine gomme bien les irrégularités de la route. En revanche, le T6 EC absorbe moins bien les secousses, sûrement à cause de la monte pneumatique moins haut de gamme, en 20.8-38 », détaille l’essayeur. Si les trois transmissions sont appréciées, la variation continue se fait remarquer par sa simplicité d’utilisation.
L’Electro Command plus économique sur route
Ce ressenti se retrouve dans les mesures du temps de parcours, le T6.180 DC s'avérant en effet en moyenne le plus rapide, avec 24 min 33 s. Le T6 AC n’est pas loin derrière, avec 25 min 15 s, tandis que l’EC boucle le circuit en 25 min 38 s. Mais le temps de parcours n’est qu’un élément du test, la consommation en est un autre, relativement important. Dans ce domaine, le T6 EC reprend la main en effectuant les 13 km du circuit avec 7,46 L de GNR. Les transmissions AC et DC sont très proches, consommant respectivement 7,72 et 7,78 L.
Le modèle pourvu de la Dynamic Command se montre lui aussi un peu bruyant, peut-être en raison de sa monte de pneumatiques.
La Dynamic Command apprécie le travail au champ
Après avoir bouclé le parcours routier, chaque tracteur est préparé pour aller au champ. La pression des pneus est abaissée. Chaque tracteur est lesté d’un bloc de masse de 900 kg sur le relevage avant. Les T6.180 vont se dégourdir les cylindres avec un déchaumeur à disques indépendants Pöttinger Terradisc de 5 m de large travaillant à 10 cm de profondeur.
Après un aller-retour dans le champ pour prendre en main et régler les ensembles, l'essayeur effectue trois passages avec chaque tracteur. Les T6.180 reçoivent une vitesse cible de travail de 13 km/h. Seul l’Auto Command n'atteint pas cet objectif. Il plafonne au mieux à 12 km/h, lorsque les deux autres évoluent à l’allure voulue.
D’après les mesures de consommation relevées sur les trois ensembles, la transmission à double embrayage se montre la plus économique, avec 3,9 L/ha. Si l’Electro Command affiche le même débit de chantier, sa consommation atteint en revanche 4,3 L/ha. Cependant, ce tracteur dispose de la monte pneumatique la moins avantageuse de ce comparatif. Enfin, le T6 pourvu de l'Auto Command, sûrement pénalisé par le manque de vitesse, affiche l’appétit le plus important en consommant 4,5 L/ha. Sur les tracteurs équipés de la poignée multifonction (AC et DC), l’utilisation du relevage et des distributeurs hydrauliques se révèle aisée.
Sur le modèle Electro Command, le pilotage n’est pas plus compliqué, mais les commandes ne sont pas regroupées. Chaque tracteur possède donc des particularités permettant de répondre à différents besoins. Entre le Dynamic Command, plus économique au champ, l’Electro Command, au faible appétit sur route, et l’Auto Command, simple à prendre en main, chaque exploitant devrait pouvoir trouver son bonheur.
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